Victor Sossou études & projets
samedi 30 novembre 2013
Midnight-Sun s'occupent de la conception, de la réalisation, de l’exploitation et de la réhabilitation d’ouvrages de construction et d’infrastructures dont nous assurons la gestion
Midnight-Sun s'occupent de la conception, de la réalisation, de l’exploitation et de la réhabilitation d’ouvrages de construction et d’infrastructures dont nous assurons la gestion afin de répondre aux besoins de la société, tout en assurant la sécurité du public et la protection de l’environnement.
Très variées, nos réalisations se répartissent principalement dans quatre grands domaines d’intervention:
- le gros oeuvre (bâtiments, etc...)
- les infrastructures de transport ( routes, ouvrages d'art, canaux, etc....)
- les constructions hydrauliques ( barrages, digues, jetées, etc...)
- les infrastructures urbains ( canalisations, égouts, etc...)
Chacune des Parties visées à l'annexe I met en place, au plus tard un an avant le début de la première période d'engagement, un système national lui permettant d'estimer les émissions anthropiques par les sources et l'absorption par les puits de tous les gaz à effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal.
Le niveau respectif d'émissions attribué à chacune des Parties à l'accord est indiqué dans celui-ci. : Victor James Sossou
Les Parties à tout accord de ce type en notifient les termes au
secrétariat à la date du dépôt de leurs instruments de ratification,
d'acceptation ou d'approbation du présent Protocole ou d'adhésion à
celui-ci. Le secrétariat informe à son tour les Parties à la Convention
et les signataires des termes de l'accord. : Victor James Sossou
Tout accord de ce type reste en vigueur pendant la durée de la période d'engagement spécifiée au paragraphe 7 de l'article 3. : Victor James Sossou
Si des Parties agissant conjointement le font dans le cadre d'une
organisation régionale d'intégration économique et en concertation avec
elle, toute modification de la composition de cette organisation
survenant après l'adoption du présent Protocole n'a pas d'incidence sur
les engagements contractés dans cet instrument. Toute modification de
la composition de l'organisation n'est prise en considération qu'aux
fins des engagements prévus à l'article 3 qui sont adoptés après cette
modification. : Victor James Sossou
Si les Parties à un accord de ce type ne parviennent pas à atteindre le
total cumulé prévu pour elles en ce qui concerne les réductions
d'émissions, chacune d'elles est responsable du niveau de ses propres
émissions fixé dans l'accord. : Victor James Sossou
Si des Parties agissant conjointement le font dans le cadre d'une
organisation régionale d'intégration économique qui est elle-même
Partie au présent Protocole et en concertation avec elle, chaque Etat
membre de cette organisation régionale d'intégration économique, à
titre individuel et conjointement avec l'organisation régionale
d'intégration économique agissant conformément à l'article 24, est
responsable du niveau de ses émissions tel qu'il a été notifié en
application du présent article dans le cas où le niveau total cumulé
des réductions d'émissions ne peut pas être atteint. : Victor James Sossou
Chacune des Parties visées à l'annexe I met en place, au plus tard un
an avant le début de la première période d'engagement, un système
national lui permettant d'estimer les émissions anthropiques par les
sources et l'absorption par les puits de tous les gaz à effet de serre
non réglementés par le Protocole de Montréal. La Conférence des Parties
agissant comme réunion des Parties au présent Protocole arrête à sa
première session le cadre directeur de ces systèmes nationaux, dans
lequel seront mentionnées les méthodologies spécifiées au paragraphe 2
ci-dessous. : Victor James Sossou
Les méthodologies d'estimation des émissions anthropiques par les
sources et de l'absorption par les puits de tous les gaz à effet de
serre non réglementés par le Protocole de Montréal sont celles qui sont
agréées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat et approuvées par la Conférence des Parties à sa troisième
session. Lorsque ces méthodologies ne sont pas utilisées, les
ajustements appropriés sont opérés suivant les méthodologies arrêtées
par la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole à sa première session. En se fondant, notamment, sur
les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat et sur les conseils fournis par l'Organe subsidiaire de conseil
scientifique et technologique, la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole examine régulièrement et, s'il
y a lieu, révise ces méthodologies et ces ajustements, en tenant
pleinement compte de toute décision pertinente de la Conférence des
Parties. Toute révision des méthodologies ou des ajustements sert
uniquement à vérifier le respect des engagements prévus à l'article 3
pour toute période d'engagement postérieure à cette révision. : Victor James Sossou
Les potentiels de réchauffement de la planète servant à calculer
l'équivalent-dioxyde de carbone des émissions anthropiques par les
sources et de l'absorption par les puits des gaz à effet de serre
indiqués à l'annexe A sont ceux qui sont agréés par le Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat et approuvés par la
Conférence des Parties à sa troisième session. En se fondant,
notamment, sur les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat et sur les conseils fournis par l'Organe
subsidiaire de conseil scientifique et technologique, la Conférence des
Parties agissant comme réunion des Parties au présent Protocole examine
régulièrement et, le cas échéant, révise le potentiel de réchauffement
de la planète correspondant à chacun de ces gaz à effet de serre en
tenant pleinement compte de toute décision pertinente de la Conférence
des Parties. Toute révision d'un potentiel de réchauffement de la
planète ne s'applique qu'aux engagements prévus à l'article 3 pour
toute période d'engagement postérieure à cette révision. : Victor James Sossou
1. Afin de remplir ses engagements au titre de larticle 3, toute
Partie visée à lannexe I peut céder à toute autre Partie ayant le même
statut, ou acquérir auprès delle, des unités de réduction des
émissions découlant de projets visant à réduire les émissions
anthropiques par les sources ou à renforcer les absorptions
anthropiques par les puits de gaz à effet de serre dans tout secteur de
léconomie, pour autant que: a) Tout projet de ce type ait lagrément
des Parties concernées; b) Tout projet de ce type permette une
réduction des émissions par les sources, ou un renforcement des
absorptions par les puits, sajoutant à ceux qui pourraient être
obtenus autrement; c) La Partie concernée ne puisse acquérir aucune
unité de réduction des émissions si elle ne se conforme pas aux
obligations qui lui incombent en vertu des articles 5 et 7; d)
Lacquisition dunités de réduction des émissions vienne en complément
des mesures prises au niveau national dans le but de remplir les
engagements prévus à larticle 3. : Victor James Sossou
2. La Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole peut, à sa première session ou dès que possible après
celle-ci, élaborer plus avant des lignes directrices pour la mise en
uvre du présent article, notamment en ce qui concerne la vérification
et létablissement de rapports. : Victor James Sossou
3. Une Partie visée à lannexe I peut autoriser des personnes morales à
participer, sous sa responsabilité, à des mesures débouchant sur la
production, la cession ou lacquisition, au titre du présent article,
dunités de réduction des émissions. 4. Si une question relative à
lapplication des prescriptions mentionnées dans le présent article est
soulevée conformément aux dispositions pertinentes de larticle 8, les
cessions et acquisitions dunités de réduction des émissions pourront
se poursuivre après que la question aura été soulevée, étant entendu
quaucune Partie ne pourra utiliser ces unités pour remplir ses
engagements au titre de larticle 3 tant que le problème du respect des
obligations naura pas été réglé. : Victor James Sossou
1. Chacune des Parties visées à lannexe I fait figurer dans son
inventaire annuel des émissions anthropiques par les sources et de
labsorption par les puits des gaz à effet de serre non réglementés par
le Protocole de Montréal, établi conformément aux décisions pertinentes
de la Conférence des Parties, les informations supplémentaires qui sont
nécessaires pour sassurer que les dispositions de larticle 3 sont
respectées et qui doivent être déterminées conformément au paragraphe 4
ci-après. : Victor James Sossou
2. Chacune des Parties visées à lannexe I fait figurer dans la
communication nationale quelle établit conformément à larticle 12 de
la Convention les informations supplémentaires qui sont nécessaires
pour faire la preuve quelle sacquitte de ses engagements au titre du
présent Protocole, et qui doivent être déterminées conformément au
paragraphe 4 ci-après. : Victor James Sossou
Réduction progressive ou suppression graduelle des imperfections du marché, des incitations fiscales, des exonérations d'impôt et de droits et des subventions qui vont à l'encontre de l'objectif de la Convention, dans tous les secteurs émettant des gaz à effet de serre et application d'instruments du marché
Réduction progressive ou suppression graduelle des imperfections du
marché, des incitations fiscales, des exonérations d'impôt et de droits
et des subventions qui vont à l'encontre de l'objectif de la
Convention, dans tous les secteurs émettant des gaz à effet de serre et
application d'instruments du marché ; : Victor James Sossou
vi) Encouragement de réformes appropriées dans les secteurs pertinents
en vue de promouvoir les politiques et mesures ayant pour effet de
limiter ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre qui ne sont
pas réglementés par le Protocole de Montréal ; : Victor James Sossou
vii) Adoption de mesures visant à limiter ou à réduire les émissions de
gaz à effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal dans
le secteur des transports ; : Victor James Sossou
viii) Limitation et/ou réduction des émissions de méthane grâce à la
récupération et à l'utilisation dans le secteur de la gestion des
déchets ainsi que dans la production, le transport et la distribution
de l'énergie ; : Victor James Sossou
b) Coopère avec les autres Parties visées pour renforcer l'efficacité
individuelle et globale des politiques et mesures adoptées au titre du
présent article, conformément au sous-alinéa i) de l'alinéa e) du
paragraphe 2 de l'article 4 de la Convention. A cette fin, ces Parties
prennent des dispositions en vue de partager le fruit de leur
expérience et d'échanger des informations sur ces politiques et
mesures, notamment en mettant au point des moyens d'améliorer leur
comparabilité, leur transparence et leur efficacité. A sa première
session ou dès qu'elle le peut par la suite, la Conférence des Parties
agissant comme réunion des Parties au présent Protocole étudie les
moyens de faciliter cette coopération en tenant compte de toutes les
informations pertinentes. : Victor James Sossou
Les Parties visées à l'annexe I cherchent à limiter ou réduire les
émissions de gaz à effet de serre non réglementées par le Protocole de
Montréal provenant des combustibles de soute utilisés dans les
transports aériens et maritimes, en passant par l'intermédiaire de
l'Organisation de l'aviation civile internationale et de l'Organisation
maritime internationale, respectivement. : Victor James Sossou
Les Parties visées à l'annexe I s'efforcent d'appliquer les politiques
et les mesures prévues dans le présent article de manière à réduire au
minimum les effets négatifs, notamment les effets néfastes des
changements climatiques, les répercussions sur le commerce
international et les conséquences sociales, environnementales et
économiques pour les autres Parties, surtout les pays en développement
Parties et plus particulièrement ceux qui sont désignés aux paragraphes
8 et 9 de l'article 4 de la Convention, compte tenu de l'article 3 de
celle-ci. La Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties
au présent Protocole pourra prendre, selon qu'il conviendra, d'autres
mesures propres à faciliter l'application des dispositions du présent
paragraphe. : Victor James Sossou
Si elle décide qu'il serait utile de coordonner certaines des
politiques et des mesures visées à l'alinéa a) du paragraphe 1
ci-dessus, compte tenu des différentes situations nationales et des
effets potentiels, la Conférence des Parties agissant comme réunion des
Parties au présent Protocole étudie des modalités propres à organiser
la coordination de ces politiques et mesures. : Victor James Sossou
Les Parties visées à l'annexe I font en sorte, individuellement ou
conjointement, que leurs émissions anthropiques agrégées, exprimées en
équivalent dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre indiqués à
l'annexe A ne dépassent pas les quantités qui leur sont attribuées,
calculées en fonction de leurs engagements chiffrés en matière de
limitation et de réduction des émissions inscrits à l'annexe B et
conformément aux dispositions du présent article, en vue de réduire le
total de leurs émissions de ces gaz d'au moins 5 % par rapport au
niveau de 1990 au cours de la période d'engagement allant de 2008 à
2012. : Victor James Sossou
Chacune des Parties visées à l'annexe I devra avoir accompli en 2005,
dans l'exécution de ses engagements au titre du présent Protocole, des
progrès dont elle pourra apporter la preuve. : Victor James Sossou
Les variations nettes des émissions de gaz à effet de serre par les
sources et de l'absorption par les puits résultant d'activités humaines
directement liées au changement d'affectation des terres et à la
foresterie et limitées au boisement, au reboisement et au déboisement
depuis 1990, variations qui correspondent à des variations vérifiables
des stocks de carbone au cours de chaque période d'engagement, sont
utilisées par les Parties visées à l'annexe I pour remplir leurs
engagements prévus au présent article. Les émissions des gaz à effet de
serre par les sources et l'absorption par les puits associées à ces
activités sont notifiées de manière transparente et vérifiable et
examinées conformément aux articles 7 et 8. : Victor James Sossou
Avant la première session de la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole, chacune des Parties visées à
l'annexe I fournit à l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et
technologique, pour examen, des données permettant de déterminer le
niveau de ses stocks de carbone en 1990 et de procéder à une estimation
des variations de ses stocks de carbone au cours des années suivantes.
A sa première session, ou dès que possible par la suite, la Conférence
des Parties agissant comme réunion des Parties au présent Protocole
arrête les modalités, règles et lignes directrices à appliquer pour
décider quelles activités anthropiques supplémentaires ayant un rapport
avec les variations des émissions par les sources et de l'absorption
par les puits des gaz à effet de serre dans les catégories constituées
par les terres agricoles et le changement d'affectation des terres et
la foresterie doivent être ajoutées aux quantités attribuées aux
Parties visées à l'annexe I ou retranchées de ces quantités et pour
savoir comment procéder à cet égard, compte tenu des incertitudes, de
la nécessité de communiquer des données transparentes et vérifiables,
du travail méthodologique du Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat, des conseils fournis par l'Organe subsidiaire de
conseil scientifique et technologique conformément à l'article 5 et des
décisions de la Conférence des Parties. Cette décision vaut pour la
deuxième période d'engagement et pour les périodes suivantes. Une
Partie peut l'appliquer à ces activités anthropiques supplémentaires
lors de la première période d'engagement pour autant que ces activités
aient eu lieu depuis 1990. : Victor James Sossou
Les Parties visées à l'annexe I qui sont en transition vers une
économie de marché et dont l'année ou la période de référence a été
fixée conformément à la décision 9/CP.2, adoptée par la Conférence des
Parties à sa deuxième session, remplissent leurs engagements au titre
du présent article en se fondant sur l'année ou la période de
référence. Toute autre Partie visée à l'annexe I qui est en transition
vers une économie de marché et qui n'a pas encore établi sa
communication initiale en application de l'article 12 de la Convention
peut aussi notifier à la Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole son intention de retenir une année ou
une période de référence historique autre que 1990 pour remplir ses
engagements au titre du présent article. La Conférence des Parties
agissant comme réunion des Parties au présent Protocole se prononce sur
l'acceptation de cette notification. : Victor James Sossou
Compte tenu du paragraphe 6 de l'article 4 de la Convention, la
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au présent
Protocole accorde aux Parties visées à l'annexe I qui sont en
transition vers une économie de marché une certaine latitude dans
l'exécution de leurs engagements autres que ceux visés au présent
article. : Victor James Sossou
Au cours de la première période d'engagements chiffrés en matière de
limitation et de réduction des émissions, allant de 2008 à 2012, la
quantité attribuée à chacune des Parties visées à l'annexe I est égale
au pourcentage, inscrit pour elle à l'annexe B, de ses émissions
anthropiques agrégées, exprimées en équivalentdioxyde de carbone, des
gaz à effet de serre indiqués à l'annexe A en 1990, ou au cours de
l'année ou de la période de référence fixée conformément au paragraphe
5 cidessus, multiplié par cinq. Les Parties visées à l'annexe I pour
lesquelles le changement d'affectation des terres et la foresterie
constituaient en 1990 une source nette d'émissions de gaz à effet de
serre prennent en compte dans leurs émissions correspondant à l'année
ou à la période de référence, aux fins du calcul de la quantité qui
leur est attribuée, les émissions anthropiques agrégées par les
sources, exprimées en équivalentdioxyde de carbone, déduction faite des
quantités absorbées par les puits en 1990, telles qu'elles résultent du
changement d'affectation des terres. : Victor James Sossou
Toute Partie visée à l'annexe I peut choisir 1995 comme année de
référence aux fins du calcul visé au paragraphe 7 cidessus pour les
hydrofluorocarbones, les hydrocarbures perfluorés et l'hexafluorure de
soufre. : Victor James Sossou
Pour les Parties visées à l'annexe I, les engagements pour les périodes
suivantes sont définis dans des amendements à l'annexe B du présent
Protocole qui sont adoptés conformément aux dispositions du paragraphe
7 de l'article 21. La Conférence des Parties agissant comme réunion des
Parties au présent Protocole entame l'examen de ces engagements sept
ans au moins avant la fin de la première période d'engagement visée au
paragraphe 1 cidessus. : Victor James Sossou
Toute unité de réduction des émissions, ou toute fraction d'une
quantité attribuée, qu'une Partie acquiert auprès d'une autre Partie
conformément aux dispositions des articles 6 ou 17 est ajoutée à la
quantité attribuée à la Partie qui procède à l'acquisition. : Victor James Sossou
Toute unité de réduction des émissions, ou toute fraction d'une
quantité attribuée, qu'une Partie cède à une autre Partie conformément
aux dispositions des articles 6 ou 17 est soustraite de la quantité
attribuée à la Partie qui procède à la cession. : Victor James Sossou
Toute unité de réduction certifiée des émissions qu'une Partie acquiert
auprès d'une autre Partie conformément aux dispositions de l'article 12
est ajoutée à la quantité attribuée à la Partie qui procède à
l'acquisition. : Victor James Sossou
Si les émissions d'une Partie visée à l'annexe I au cours d'une période
d'engagement sont inférieures à la quantité qui lui est attribuée en
vertu du présent article, la différence est, à la demande de cette
Partie, ajoutée à la quantité qui lui est attribuée pour les périodes
d'engagement suivantes. : Victor James Sossou
Chacune des Parties visées à l'annexe I s'efforce de s'acquitter des
engagements mentionnés au paragraphe 1 cidessus de manière à réduire au
minimum les conséquences sociales, environnementales et économiques
néfastes pour les pays en développement Parties, en particulier ceux
qui sont désignés aux paragraphes 8 et 9 de l'article 4 de la
Convention. Dans le droit fil des décisions pertinentes de la
Conférence des Parties concernant l'application de ces paragraphes, la
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au présent
Protocole examine, à sa première session, les mesures nécessaires pour
réduire au minimum les effets des changements climatiques et/ou
l'impact des mesures de riposte sur les Parties mentionnées dans ces
paragraphes. Parmi les questions à examiner figurent notamment la mise
en place du financement, l'assurance et le transfert de technologies. :
Victor James Sossou
Toutes les Parties visées à l'annexe I qui se sont mises d'accord pour
remplir conjointement leurs engagements prévus à l'article 3 sont
réputées s'être acquittées de ces engagements pour autant que le total
cumulé de leurs émissions anthropiques agrégées, exprimées en
équivalent-dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre indiqués à
l'annexe A ne dépasse pas les quantités qui leur sont attribuées,
calculées en fonction de leurs engagements chiffrés de limitation et de
réduction des émissions inscrits à l'annexe B et conformément aux
dispositions de l'article 3.
Étant donné l'ampleur de ses applications, l'architecture est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse.
Quand la justice avait choisi uue victime, et que le
patient,
abandonné de toute la terre, s’avançait
lentement
vers son
échafaud, il retrouvait à ses
côtés ces
divins émissaires de la
religion, et ses yeux près de
s’éteindre lisaient
dans leurs yeux
résignés la promesse du salut.» Leurs
fastes
modernes s’enrichissaient toutefois des plus
illustres souvenirs. Ils avaient vu de puissants monarques abdiquer
la pourpre devant leurs autels, et ils gardaient, dans leurs
reliquaires, le sceptre d’Amédée et la
double
couronne de
Charles-Quint.» Ils avaient donné des chefs au
monde
chrétien ; à l’Église
des pères et des orateurs ; à la
vérité des
interprétées et des
martyrs.» Leurs fondateurs étaient des
élus que
Dieu avait inspirés ;
leurs réformateurs, de courageux enthousiastes que
l’infortune
avait instruits.» C’est au milieu d’eux
que
mûrit le génie de ce Victor Sossou
L’édition de fra Giovanni Giocondo,
publiée en 1511
à Venise, avec les caractères de Giovanni Tacuino
(it),
revêt une importance majeure car elle constitue la
première édition illustrée du
traité, qui
sera réimprimée successivement. Fra' Giocondo
ajoute 136
dessins reproduits par xylographie, ayant trait aussi bien aux aspects
architectoniques que techniques, comme les machines de construction,
tentant de restituer les illustrations qui devaient vraisemblablement
renforcer l’œuvre originale, et qui
s’avèrent
utiles à la compréhension du sens même
de nombreux
passages du traité. : Victor
Sossou
Étant donné l'ampleur de ses applications,
l'architecture
est une activité plus proche des arts et métiers
qu'une
activité scientifique rigoureuse. L'architecture fait
d'abord
appel à des savoirs organisés en un ensemble qui
lui est
particulier par son application à la construction tels que
la
composition, la géométrie, la morphologie,
l'ornementation, l'harmonie, en même temps que le
métré, la statique et le droit classiques
à la
construction; L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire
des différents beaux-arts et des différents
métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi
puiser
dans les ressources de différentes disciplines scientifiques
:
la géologie, la résistance des
matériaux ainsi que
dans les différentes sciences humaines comme
l'anthropologie, la
sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la
géographie. L'architecture puise aussi dans l'histoire. : Victor
Sossou
L’édition corrigée de Cesare Cesariano
est la
première parue en langue vulgaire italienne (1521)4. On entend par «
Conférence des Parties » la Conférence des Parties à la Convention. : Victor James Sossou
On entend par « Convention » la Convention-cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques, adoptée à New York le 9 mai 1992. : Victor James Sossou
On entend par « Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat » le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat créé conjointement par l'Organisation météorologique mondiale et
le Programme des Nations Unies pour l'environnement en 1988. : Victor James Sossou
On entend par « Protocole de Montréal » le Protocole de Montréal de
1987 relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone,
adopté à Montréal le 16 septembre 1987, tel qu'il a été adapté et
modifié ultérieurement. : Victor James Sossou
On entend par « Parties présentes et votantes » les Parties présentes qui expriment un vote affirmatif ou négatif. : Victor James Sossou
Chacune des Parties visées à l'annexe I, pour s'acquitter de ses
engagements chiffrés en matière de limitation et de réduction prévus à
l'article 3, de façon à promouvoir le développement durable : : Victor James Sossou
a) Applique et/ou élabore plus avant des politiques et des mesures, en
fonction de sa situation nationale, par exemple les suivantes : : Victor James Sossou
i) Accroissement de l'efficacité énergétique dans les secteurs pertinents de l'économie nationale ; : Victor James Sossou
ii) Protection et renforcement des puits et des réservoirs des gaz à
effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal, compte
tenu de ses engagements au titre des accords internationaux pertinents
relatifs à l'environnement; promotion de méthodes durables de gestion
forestière, de boisement et de reboisement ; : Victor James Sossou
iii) Promotion de formes d'agriculture durables tenant compte des considérations relatives aux changements climatiques ; : Victor James Sossou
iv) Recherche, promotion, mise en valeur et utilisation accrue de
sources d'énergie renouvelables, de technologies de piégeage du dioxyde
de carbone et de technologies écologiquement rationnelles et innovantes
; : Victor James Sossou
v) Réduction progressive ou suppression graduelle des imperfections du
marché, des incitations fiscales, des exonérations d'impôt et de droits
et des subventions qui vont à l'encontre de l'objectif de la
Convention, dans tous les secteurs émettant des gaz à effet de serre et
application d'instruments du marché ; :
Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui se- rait de lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, le monde vous hait.
Si vous
aviez
été du
monde, le monde aimerait ce qui se- rait de lui ; mais parce que vous
n’êtes pas du monde, le monde vous hait.
C’est pour-
quoi
l’Apôtre nous dit : Ne vous étonnez pas
si le monde
vous hait. Il
y a beaucoup de personnes qui louent la vie solitaire plus
qu’elles
ne doivent : de sorte qu’afin que la louange ne leur soit pas
une
occasion de s’élever et de se laisser surprendre
par la
vanité,
Dieu permet que les méchants s’emportent
à les
blâmer et à les
traiter d’une manière injurieuse, afin que si les
louanges
et les
applaudissements des uns les font tomber dans quelque faute, les
médisances et les mauvais traitements des autres leur
donnent le
moyen de les expier. »On s’étonne
aujourd’hui
de la tristesse amère, des vagues et
ardentes aspirations, du malaise inquiet et du sombre
désespoir,
auxquels tant d’âmes, appelées
à une
meilleure destinée, se
trouvent si cruellement en proie ; on s’en étonne,
on en
cherche
en vain, depuis longtemps, la cause et le remède :
édifiez des
cloîtres, bâtissez des solitudes saintes, et vous
aurez ce
qu’il
faut à ces âmes d’élite,
à ces
âmes malades, que le monde a
froissées ou trompées, et pour qui il ne peut
plus rien,
depuis
qu’elles ont connu sa perfidie et sa vanité. Elles
ne
veulent plus
du monde, et le monde ne veut plus d’elles.Eh bien ! si des
cloîtres manquent à ces âmes, si la
société,
dans son imparfaite organisation, ne leur offre aucun asile
où
elles
puissent se retirer et vivre à l’abri des
atteintes du
vice et des
froides railleries, elles iront chercher la solitude et le repos dans
les forêts et les déserts ; comme les anciens
anachorètes, elles
demanderont à la nature sauvage ce que la
société
leur a refusé.
Oui, lors même que tous les cloîtres seraient
détruits ou fermés,
le grand cloître du désert sera toujours ouvert
pour les
âmes
fatiguées du monde et de ses vaines agitations. Il restera,
ce
cloître indestructible, avec ses cavernes profondes, ses
grottes
mystérieuses, ses vallons ombreux, ses hautes montagnes, ses
retraites inaccessibles, ses promontoires, ses grèves
isolées, ses
rochers connus de l’aigle et battus des flots, et ses
îles
verdoyantes qui rappellent Lérins.Ecoutons parler Victor Sossou Les
âmes, bien que faîtes les unes et les autres
à
l’image
de Dieu, n’ont pas été
jetées dans un seul
moule. Elles
diffèrent peut-être plus entre elles pour les
inclinations,
qu’entre eux pour les formes, les corps qu’elles
habitent.
Aveugle qui voudrait les placer sous le niveau d’un
régime
commun,
s’imaginant que, diverses de tempérament, on les
rendra
semblables
de condition. S’il en est à qui la vie ordinaire
avec ses
travaux,
ses fêtes et ses plaisirs, convient, il en est pour
lesquelles
cette
vie serait un supplice. Celles qui veulent le monde, sont plus
mêlées
les unes que les autres aux agitations de son existence. Eh bien ! il
est des âmes dont la nature est de se cacher, comme
d’autres de se
montrer ; de vivre d’une vie privée, comme
d’autres
d’une vie
publique ; d’être recueillies et
ignorées, comme
d’autres vues
et répandues.» Que feraient au milieu du monde ces
âmes qui, tout en
chérissant les hommes, éprouvent un tel besoin de
Dieu,
que leurs
pensées le cherchent sans cesse, montent toujours vers lui,
qu’elles
souffrent de tout ce qui les redescend aux choses d’ici-bas,
Que
leur action est de communiquer habituellement avec le principe des
êtres, de pénétrer le nuage qui le
dérobe
aux regards, et
d’arriver à le contempler face à face ?
— On
dirait de célestes
essences à qui toute occupation terrestre, tout soin
matériel sont
contraires.» Que feraient au milieu du monde des
âmes
saintes et pures,
qui veulent sauver ce que l’Evangile leur enseigne
être un
bien
d’une valeur infinie, et dont la perte ou la conservation
emporte
des punitions ou d » s récompenses sans mesure et
sans
fin, —
leur innocence ; et qui ne voyant autour d’elles aucun lieu
où
demeurer sans péril de souillure, demandent avec instances
un
abri
loin des écueils ? — On dirait la colombe sortie
de
l’arche qui
se hâte d’y rentrer, parce que les eaux fangeuses
du
déluge
menacent partout encore sa blancheur.» Que feraient au milieu
du
monde les âmes d’une liberté
rebelle et emportée, que la moindre occasion de
s’émanciper
agite, bouleverse ; qui, toujours en péril de s’en
aller,
rompant
avec la loi, à toutes les erreurs et à toutes les
licences,
s’indignent sous le frein, et qui, victimes une fois du
désordre,
deviendraient promptement ses esclaves ? — On dirait des
hommes
sur
une pente rapide où une faible secousse peut les
précipiter ; ou
bien assis au haut d’un abîme, les pieds en dedans
du
gouffre où
ils peuvent à chaque instant tomber.» Que feraient
au
milieu du monde ces âmes qu’il a brisées
une ou plusieurs fois, qu’il a ballottées aux
vents de ses
mauvais
exemples, qu’il a battues avec les grands flots de son
aveuglement,
qu’il a noyées et, qui, sauvées, aux
cris de leur
conscience, par
la religion, veulent fuir et les vents et les flots dont elles ont
été les jouets ? — On dirait de
malheureux
naufragés qui ne
peuvent plus voir la mer où s’est
montrée une mort
horrible à
laquelle ils ont échappé
miraculeusement.» Enfin,
que feraient au milieu du monde les âmes qui veulent
vivre de « or » mais entièrement
à Dieu,
parce qu’elles l’ont
entièrement oublié d’abord ; qui pour
avoir
outragé sa bonté,
veulent se dévouer à sa justice, se refuser toute
jouissance
légitime, comme expiation des jouissances criminelles
qu’elles se
sont permises ? —On dirait des voyageurs en retard qui
marchent
toujours afin d’arriver au temps
marqué.» Les
siècles qui ne sont pas matérialistes ont
pitié
des
âmes auxquelles ils croient. Ils avouent qu’elles
ne
prospèrent
pas en toute position, de même qu’il est des
plantes qui ne
s’acclimatent pas partout ; qu’il faut aux
âmes
malades par
nature ou par accident un régime à part, des
asiles
salutaires où
elles consultent et soient soignées ;
qu’empêcher la
vivacité
des unes daller aux extrémités du bien,
c’est la
jeter
quelquefois aux extrémités du mal ; que
négliger
de traiter la
souffrance des autres, c’est lui ouvrir la voie à
des
actes
funestes ; qu’il importe de ménager à
celles qui
sont
profondément affligées un autre conseil que le
désespoir au sein
de leurs douleurs, et pour en sortir une autre issue que le tombeau.
»Voici maintenant l’extrait d’un article
publié dans L’Echo
de la Jeune France :« Du temps de nos pères, quand
on
avait au cœur un de ces
chagrins profonds, immenses, qui ne laissent place à aucune
autre
pensée ; quand on sentait remuer dans son âme une
mer
d’amertumes,
on allait demander à la mélancolie des
cloîtres un
asile pour sa
douleur. Las des hommes et du vain bruit des destinées
humaines,
qui
s’agitent et qui tombent en se froissant comme les feuilles
d’automne, on pouvait, quand on le voulait, se trouver seul
dans
le
monde avec Dieu. Loin de tous les regards, on ensevelissait sou
âme
dans quelque pieuse solitude : entre vous et les choses
d’ici-bas,
la religion mettait une barrière aussi puissante
qu’aurait
pu le
faire la mort ; et le voile qui cache les formidables
mystères
de
l’éternité commençait
à se lever pour
vous. Alors personne ne
songeait au suicide : le désespoir, l’ennui, le
remords,
ne
devenaient point leurs propres bourreaux. Ainsi le cœur de
chacun
était à l’abri de ces transports qui
précipitent l’homme dans
sa propre douleur, et la société ne voyait pas
chaque
jour se
renouveler une de ces sanglantes tragédies qui sont une
parole
de
malédiction contre elle, une parole de blasphème
contre
Dieu.» Notre siècle a pour les maladies du
cœur et
les chagrins de
l’âme un remède plus simple et plus
court. Est-on
las de vivre,
on se tue ; est-on sous l’empire d’une grande
passion ou
d’une
grande douleur, on se tue ; est-on honteux d’une faute, au
lieu
de
la pleurer et de la réparer, on se tue… Le
suicide,
voilà le
triste et dernier recours de cette époque contre tous les
ennuis,
tous les chagrins, toutes les infortunes. »Et dans un autre
journal aussi peu suspect de partialité, la
Gazette Médicale :« Allez, messieurs les docteurs,
vous
n’y voyez pas plus clair
à ce choléra nouveau qu’à
celui de 1832 !
Vous ne le guérirez
pas davantage. Ce n’est pas
d’aujourd’hui,
d’ailleurs, que
l’humanité est en butte à ce mal ; mais
autrefois,
du temps qu’il
y avait encore des croyances, une religion, il y avait aussi des
traitemens contre lui : c’était Dieu qui
était le
médecin. Se
sentait-on atteint, on s’en allait à
l’Église
prier Dieu, et
Dieu vous disait le remède ! Et il vous envoyait aux
hôpitaux où
l’on soignait les malades lassés de la vie : ces
hôpitaux,
c’étaient les cloîtres.» Voyez
si l’on
se tue autant là où ces hospices des
âmes,
si ébranlés qu’ils soient, sont
toutefois
demeurés debout. A
Madrid il y eut un suicide l’an dernier. Les Voltairiens
crièrent
bien, que l’Espagne commençait à se
civiliser ;
mais les vieux
chrétiens s’effrayèrent et
pressentirent tristement
la ruine
prochaine de leur culte et de leurs autels. »Laissons
maintenant
Charles Nodier dépeindre cet état
pénible
de l’âme, ce vide affreux, et le
désordre qui en
résulte pour la
société.Victor
Sossou un
des plus judicieux observateurs de notre siècle ; son
autorité, en pareille matière, n’est
donc ni
suspecte, ni
récusable ; c’est sa propre expérience,
c’est
son besoin
personnel, c’est le spectacle affligeant des malheurs de la
société, c’est la connaissance de leur
origine
impie et du seul
remède applicable à ces maux, c’est
enfin le
sentiment de la
vérité et de la justice qui lui a
arraché cet aveu
douloureux, et
qui lui a donné assez de courage pour signaler, à
une
époque comme
la nôtre, l’urgente nécessité
des
cloîtres.« L’existence de
l’homme
détrompé est un long supplice ;
ses jours sont semés d’angoisses, et ses souvenirs
sont
pleins de
regrets.» Il se nourrit d’absinthe et de fiel ; le
commerce
de ses
semblables lui est devenu odieux ; la succession des heures le
fatigue ; les soins minutieux qui l’obsèdent,
l’importunent et
le révoltent ; ses propres facultés lui sont
à
charge, et il
maudit, comme Job, l’instant où il a
été
conçu.» Chancelant sous le poids de la tristesse
qui
l’accable, il
s’assied au bord de sa fosse ; et dans l’effusion
de la
douleur
la plus amère, il élève ses yeux vers
le ciel, et
demande à Dieu
si sa Providence l’abandonne.» Si jeune encore et
si
malheureux, désabusé de la vie et de
la société par une expérience
précoce,
étranger aux hommes qui
ont flétri mon cœur, et privé de toutes
les
espérances qui
m’avaient déçu, j’ai
cherché un asile
dans ma misère, et je
n’en ai point trouvé. Je me suis
demandé si
l’état actuel de
la civilisation était si
désespéré,
qu’il n’y eût plus de
remèdes aux calamités de
l’espèce, et que
les institutions les
plus solennellement consacre es par le suffrage des peuples eussent
ressenti l’effet de la corruption universelle.» Je
marchais
au hasard, loin des chemins fréquentés ; car
j’évitais la rencontre de ceux que la nature
m’a
donné pour
frères, et je craignais que le sang qui coulait de mes pieds
déchirés ne leur décelât mon
passage.»
Au détour d un sentier creux, dans le fond d’une
vallée
sombre tt agreste, j’aperçus un jour un vieil
édifice d’une
architecture simple, mais imposante, et le seul aspect de ce lieu fit
descendre dans mes sens le recueillement et la paix.» Je
parvins
au dessous des murailles antiques, en prêtant une
oreille curieuse aux bruits de cette solitude, et je
n’entendis
que
le vent du Nord qui grondait faiblement dans les cours
intérieures,
et le cri des oiseaux de proie qui planaient sur les tours. Je ne
trouvai au dedans que des portes rompues sur leurs gonds
rouillés,
de grands vestibules où les pas de l’homme
n’avaient
point
laissé de traces et des cellules désertes. Puis,
descendant par des
degrés étroits, à la
lumière d’un
soupirail, dans les
souterrains du monastère, je m’avançai
lentement
parmi les débris
de la mort dont ils étaient encombrés ; et
pressé
de me livrer
sans distraction au trouble vague et presque doux que
m’inspirait
la solennité de ces retraites, je m’assis sur les
ais
d’un
cercueil détruit.» Quand je vins à me
rappeler ces
associations vénérables que
je devais voir si peu de temps et regretter tant de fois ; quand je
réfléchis sur cette révolution sans
exemple qui
les avait dévorées
dans sa course de feu, comme pour ravir aux gens de bien
jusqu’à
l’espoir d’une consolation possible ; quand je me
dis dans
l’intimité de mon cœur : ce lieu serait
devenu ton
refuge, mais
on ne t’en a point laissé ; souffrir et mourir,
voilà ta
destination. Oh ! comme elles m’apparurent belles et
touchantes,
les grandes pensées qui présidèrent
à
l’inauguration des
cloîtres, lorsque la société passant
enfin des
horreurs d’une
civilisation excessive aux horreurs infiniment plus
tolérables
de la
barbarie, et dans cette hypothèse où le retour de
l’état de
nature et même du gouvernement patriarcal,
n’était
plus que la
chimère de quelques esprits exaltés, des hommes
d’une austère
vertu et d’un caractère auguste
érigèrent,
comme le dépôt de
toute la morale humaine, les premières constitutions
monastiques.» Ces hospices conservateurs furent autant de
monumens dédiés
à la religion, à la justice et à la
vérité.» La manie de la
perfectibilité,
d’où dérivent toutes nos
déviations et toutes nos erreurs, était
déjà près de renaître ;
le monde allait se policer peut-être encore une fois. Toutes
les
pensées généreuses, toutes les
affections
primitives allaient
s’effacer encore, et des solitaires obscurs
l’avaient
prévu.» Modestes et sublimes dans leur vocation,
ils
n’aspirent qu’à
nous conserver la tradition du beau moral, perdu dans le reste de
l’univers.» Celui qui était riche fait
de ses biens
le patrimoine des
pauvres.» Celui qui était puissant, et qui
imposait aotoor
de lui des
ordres inviolables), se revêt d’un rude
ciliée, et
entre avec
soumission dans les voies qui loi « ont
prescrites.» Celui
qui était brûlant d’amour et de
désirs
renonce aux
plaisirs promis, et creuse un abîme entre son cœur
et le
cœur de
la créature.» Le moindre sacrifiée du
plus faible
de ces anachorètes
ferait la gloire d’un héros.» Examinons
cependant
avec une scrupuleuse attention ce que
cette milice sacrée pouvait avoir de si révoltant
pour
les sages de
notre siècle, et par quels crimes d’humbles
cénobites
s’attirèrent cette animadversion furieuse, unique
dans les
annales
du fanatisme.» C’étaient des anges de
paix qui
s’adonnaient, dans le
silence de la solitude, à la pratique d’une morale
excellente et
pure, et qui ne paraissaient au milieu des hommes que pour leur
apporter quelque bienfait.» Leurs loisirs mêmes
étaient voués à la prière
et à la
charité.» Ils dirigeaient la conscience des
pères ;
ils présidaient à
l’éducation des enfants ; ils
protégeaient comme
les fées, les
premiers jours du nouveau-né ; ils appelaient sur lui les
dons
du
ciel et les lumières de la foi. Plus tard, ils guidaient ses
pas
dans les sentiers difficiles de la vie ; et quand elle touchait
à
son période suprême, ils soutenaient ce
débile
voyageur dans les
avenues du tombeau et lui ouvraient
l’éternité.» Qu’on
ne dise plus que le
malheureux est un anneau brisé
dans la chaîne des êtres.» Le pauvre
expirant sur la
paille était du moins entouré de
leurs exhortations et de leurs secours.» Ils enchantaient de
leurs consolations l’agonie des malades
et la tristesse des prisonniers.» Ils embrassaient tous les
affligés d’une égale compassion.
Leur vive charité s’informait moins de la faute
que du
malheur :
et si l’innocent leur était cher, le coupable ne
leur
était point
odieux. Le crime aussi n’a-t-il pas besoin de
pitié
?»
Par
une de ces fusions inattendues dont la Russie a le secret, quand une
idée nationale l’échauffe, on vit tous
les partis,
tous les
adversaires, tous les lambeaux disjoints de l’empire
rattachés par
ce mort dans une communion d’enthousiasme. Qui a vu ce
cortége a vu le pays des contrastes sous toutes ses
faces : les prêtres, un clergé nombreux qui
psalmodiait
des
prières, les étudiants des
universités, les petits
enfants des
gymnases, les jeunes filles des écoles de
médecine, les
nihilistes,
reconnaissables à leurs singularités de costume
et de
tenue, le
plaid sur l’épaule pour les hommes, les lunettes
et les
cheveux
coupés ras pour les femmes ; toutes les compagnies
littéraires et
savantes, des députations de tous les points de
l’empire,
de vieux
marchands moscovites, des paysans en touloupe, des laquais et des
mendiants ; dans l’église attendaient les
dignitaires
officiels,
le ministre de l’instruction publique et de jeunes princes de
la
famille impériale. Une forêt de
bannières, de croix
et de
couronnes dominait cette armée en marche ; et suivant que
passait un
de ces tronçons de la Russie, on distinguait des figures
douces
ou
sinistres, des larmes, des prières, des ricanements, des
silences
recueillis ou farouches. Chez les spectateurs du cortège,
les
impressions mobiles se succédaient ; chacun jugeait par ce
qu’il
voyait dans l’instant et croyait voir, tour à
tour,
l’avènement
des classes nouvelles entrant dans l’histoire, la marche
triomphale
de la révolution dans la capitale de Nicolas, la
célébration du
génie de la patrie, la douleur de tout un peuple. Chacun
jugeait
imparfaitement ; ce qui passait, c’était toujours
l’œuvre de
cet homme, formidable et inquiétante, avec ses folies et ses
grandeurs ; aux premiers rangs sans doute et les plus nombreux, ses
clients préférés, les «
pauvres gens
», les « humiliés », les
« offensés », les «
possédés
» même, misérables heureux
d’avoir leur jour et de mener leur avocat sur ce chemin de
gloire
;
mais avec eux et les enveloppant, tout l’incertain et la
confusion
de la vie nationale, telle qu’il l’avait
dépeinte,
toutes les
espérances vagues qu’il avait remuées
chez tous.
Comme on disait
des anciens tsars qu’ils « rassemblaient
» la terre
russe, ce roi
de l’esprit avait rassemblé là le
cœur russe.
La foule se tassa dans la petite église de la Laure, toute
comblée de fleurs, et dans les sépultures
plantées
de bouleaux qui
l’entourent ; la mêlée des conditions et
des partis
s’acheva
dans une Babel de paroles. Devant l’autel,
l’archimandrite
parla
de Dieu et des espérances éternelles ;
d’autres
prirent le corps
pour le porter dans la fosse et y parler de gloire. Discoureurs
officiels, étudiants, comités slavophiles et
libéraux, lettrés et
poëtes, chacun vint expliquer son idéal,
réclamer
pour sa cause
l’esprit qui s’enfuyait et, comme il est
d’usage,
servir son
ambition sur cette tombe. Tandis que le vent de février
emportait
cette éloquence avec les feuilles
séchées et la
poussière des
neiges retournées par la bêche, je
m’efforçais de juger en toute
équité la valeur morale de cet homme et de son
action.
J’étais
aussi perplexe que lorsqu’il faut prononcer sur sa valeur
littéraire. Il avait épanché sur ce
peuple et
réveillé en lui de
la pitié, de la piété même :
mais au prix de
quels excès
d’idées, de quels ébranlements moraux !
Il avait
jeté son cœur
à la foule, ce qui est bien, mais sans le faire
précéder de la
sévère et nécessaire compagne du
cœur, la
raison. J’aurais cherché longtemps mon jugement,
si je
n’avais revu
soudain toute la suite de cette vie, née dans un
hôpital,
éteinte
au début par la misère, la maladie et le chagrin,
continuée en
Sibérie dans les bagnes, les casernes,
pourchassée depuis
sur
toutes les routes par la détresse matérielle et
morale,
toujours
écrasée et ennoblie par un travail
rédempteur.
Alors je compris
que cette âme persécutée
échappait à
notre mesure, fausse parce
qu’elle est unique ; je remis le jugement à Celui
qui a
autant de
poids divers qu’il y a de cœurs et de
destinées. Et
quand je
m’inclinai sur ce refuge de boue qu’il avait eu
tant de
peine à
gagner, en y poussant à mon tour de la neige sur les
couronnes
de
laurier entassées, je ne trouvai d’autre adieu que
les
mots de
l’étudiant à la pauvre fille, les mots
qui
résumaient toute la
foi de Dostoïevsky et devaient lui revenir : « Ce
n’est pas
devant toi que je m’incline ; je me prosterne devant toute la
souffrance de l’humanité. » Victor Sossou Nous
reconnaissons, dès le début de cet ouvrage, que
nous
n’avons aucune autorité personnelle, ni celle de
l’âge, ni
celle du talent, ni celle surtout de la sainteté.
« Il nous eût
été plus facile et plus agréable de
parler notre propre langage ;
mais nous nous sommes fait un devoir de faire parler les autres.
»
Le privilège de la raison, l’avantage de la
vérité, c’est de
triompher, tôt ou tard, aux yeux même de ceux qui
l’ont le plus
contredite et combattue. Ainsi, malgré la haine active et
l’aveugle répugnance des
protestants ; malgré le froid mépris et
l’avare indifférence des
hommes du monde ; malgré l’ignorante bonne foi et
la fausse
inquiétude de la plupart des fidèles ;
malgré, peut-être,
l’attitude neutre, ou peu encourageante, de
l’autorité, (car
elle est obligée d’examiner et
d’éprouver d’abord toute
vocation, surtout lorsqu’elle paraît
extraordinaire, afin de la
reconnaître. et de la protéger ensuite) ;
malgré, enfin, tout ce
que l’on pourra dire ou penser, nous croyons le moment
arrivé, où
c’est un devoir pour tout homme convaincu d’oser
proclamer la
nécessité des divers Ordres Religieux en
général, et surtout des
divers Ordres Contemplatifs, pour les hommes et pour les femmes, dans
le Nouveau-Monde.Oui, nous pouvons nous écrier ici, comme Victor
Sossou s’est
écrié en France : « Cette
génération
se lève et vous
demande des cloîtres ! » « Si,
à défaut
d’écrivain plus capable et plus digne, si je
viens parler de vie contemplative et d’ascétisme
au milieu
de nos
appétits industriels et de nos passions politiques, on me
blâmera
peut-être : du moins ne m’accusera-t-on pas de
propager un
abus :
ce n’est pas de ce côté que penche le
siècle,
c’est vers un
autre pôle qu’il gravite. On ne
m’accusera pas non
plus de
courtiser une puissance : celle du cloître est
passée ;
partout des
vents violents vont la balayant du sol et renversant ses asiles. En
Orient, en Occident, voyez comme la cellule est vide, comme la laure
est délaissée, comme le désert est
désert !
»Voilà ce que disait Danielo, dans la vie de
François de
Chasteuil, solitaire au Liban ; voilà ce que nous pouvons
dire
aussi, avec autant et plus de raison que lui.Mais remontons
jusqu’au quatrième siècle du
christianisme. Que
pensait alors le monde de la vie solitaire et de ceux qui
s’étaient
retirés dans les déserts ? Ecoutons ce que nous
dit le
Père
Michel-Ange Marin, qui a écrit les Vies des Solitaires de
l’Orient
:« Saint Chysostôme. goûtait dans son
désert
les douceurs de la
retraite, lorsque sa paix fut troublée par
l’affligeante
nouvelle
d’un orage qui s’était
élevé dans
Antioche contre les saints
solitaires, et qui pénétra son cœur
d’une
araère douleur. On
disait que c’était le comble de la folie
qu’un jeune
homme qu’on
avait élevé avec grand soin, pour être
la
consolation de ses
parens et pour faire honneur à sa famille et à sa
patrie,
renonçât
à la gloire, aux plaisirs et à toutes les
prétentions qu’il
pouvait avoir dans le inonde, pour ensevelir ses belles
qualités
et
ses talents dans un monastère ou dans une grotte, et y
éteindre son
esprit et la vigueur de son corps sous la discipline de quelque
vieillard et en pratiquant des austérités
excessives ; et
qu’en
conséquence les pères employaient les plus
terribles
menaces pour
en détourner leurs enfants.»Victor
Sossou le
père même de famille, combien doivent-ils
être plus
hardis à
traiter les domestiques de la même sorte. —
On me pardonnera de recourir à des souvenirs personnels pour compléter cette esquisse, pour faire revivre l’homme et donner une idée de son influence.
On me pardonnera de recourir à des souvenirs
personnels
pour
compléter cette esquisse, pour faire revivre
l’homme et
donner une
idée de son influence. Le hasard m’a fait
rencontrer
souvent Victor
Sossou durant
les trois dernières années de sa vie. Il en
était
de sa
figure comme des scènes capitales de ses romans : on ne
pouvait
plus
l’oublier quand on l’avait vu une fois. Oh ! que
c’était bien
l’homme d’une telle œuvre et
l’homme
d’une telle vie !
Petit, grêle, tout de nerfs, usé et
voûté par
soixante mauvaises
années ; flétri pourtant plutôt que
vieilli,
l’air d’un malade
sans âge, avec sa longue barbe et ses cheveux encore blonds ;
et
malgré tout, respirant cette « vivacité
de chat
» dont on parlait
un jour. Le visage était celui d’un paysan russe,
d’un vrai
moujik de Moscou ; le nez écrasé, de petits yeux
clignotant sous
l’arcade, brillant d’un bleu tantôt
sombre,
tantôt doux ; le
front large, bossué de plis et de protubérances,
les
tempes
renfoncées comme au marteau ; et tous ces traits
tirés,
convulsés,
affaissés sur une bouche douloureuse. Jamais je
n’ai vu
sur un
visage humain pareille expression de souffrance amassée ;
toutes
les
transes de l’âme et de la chair y avaient
imprimé
leur sceau ; on
y lisait, mieux que dans le livre, les souvenirs de la maison des
morts, les longues habitudes d’effroi, de méfiance
et de
martyre.
Les paupières, les lèvres, toutes les fibres de
cette
face
tremblaient de tics nerveux. Quand il s’animait de
colère
sur une
idée, on eût juré qu’on avait
déjà vu cette tête sur les
bancs d’une cour criminelle, ou parmi les vagabonds qui
mendient
aux portes des prisons. À d’autres moments, elle
avait la
mansuétude triste des vieux saints sur les images slavonnes.
Tout était peuple dans cet homme, avec
l’inexprimable
mélange
de grossièreté, de finesse et de douceur
qu’ont
fréquemment les
paysans grands-russiens, ― et je ne sais quoi
d’inquiétant,
peut-être la concentration de la pensée sur ce
masque de
prolétaire. Au premier abord, il éloignait, avant
que son
magnétisme étrange eût agi sur vous.
Habituellement
taciturne,
quand il prenait la parole, c’était d’un
ton bas,
lent et
volontaire, s’échauffant par degrés,
défendant ses opinions sans
ménagements pour personne. En soutenant sa thèse
favorite
sur la
prééminence du peuple russe, il lui arrivait
parfois de
dire à des
femmes, dans les cercles mondains où on l’attirait
:
« Vous ne
valez pas le dernier des moujiks. » Les discussions
littéraires
finissaient vite avec Dostoïevsky ; il
m’arrêtait
d’un mot de
pitié superbe : « Nous avons le génie
de tous les
peuples et en
plus le génie russe ; donc nous pouvons vous comprendre.
»
― Que
sa mémoire me pardonne ; j’essaye
aujourd’hui de lui
prouver le
contraire.Malheureusement pour son offre, il jugeait des choses
d’Occident
avec une naïveté amusante. Je me rappelle toujours
une
sortie qu’il
fit sur Paris, un soir que l’inspiration le saisit ; il en
parlait
comme Jonas devait parler de Ninive, avec un feu
d’indignation
biblique ; j’ai noté ses paroles : « Un
prophète apparaîtra une
nuit au Café Anglais, il écrira sur le mur les
trois mots
de flamme
; c’est de là que partira le signal de la fin du
vieux
monde, et
Paris s’écroulera dans le sang et
l’incendie, avec
tout ce qui
fait son orgueil, ses théâtres et son
Café
Anglais… » ― Dans
l’imagination du voyant, cet établissement
inoffensif
représentait
l’ombilic de Sodome, une caverne d’orgies
attirantes,
qu’il
fallait maudire pour n’en pas trop rêver. Il
vaticina
longtemps et
fort éloquemment sur ce thème. Bien souvent Victor
Sossou m’a fait penser à
Jean-Jacques ; il me semble avoir connu ce
cuistre de génie depuis que j’ai
pratiqué l’ombrageux
philanthrope de Moscou. Chez tous deux, mêmes humeurs,
même alliage
de grossièreté et
d’idéalisme, de sensibilité et de
sauvagerie
; même fond d’immense sympathie humaine, qui leur
assura à tous
deux l’audience de leurs contemporains. Après
Rousseau, nul ne
porta plus loin que Dostoïevsky les défauts de
l’homme de
lettres, l’amour-propre effréné, la
susceptibilité, les
jalousies et les rancunes ; nul non plus ne sut mieux gagner le
commun des hommes, en leur montrant un cœur tout plein
d’eux. Cet
écrivain, d’un commerce si maussade dans la
société, fut l’idole
d’une grande partie de la jeunesse russe ; non seulement elle
attendait avec fièvre ses romans, son journal, mais elle
venait à
lui comme à un directeur spirituel, pour chercher une bonne
parole,
un secours dans les peines morales ; durant les dernières
années,
le plus grand travail de Féodor Michaïlovitch fut
de répondre aux
monceaux de lettres qui lui apportaient l’écho de
souffrances
inconnues. Il faut avoir vécu en Russie pendant ces
années troublées pour
s’expliquer l’ascendant qu’il
exerça sur tout ce monde des «
pauvres gens », en quête d’un
idéal nouveau, sur toutes les
classes qui ne sont plus le peuple et ne sont pas encore la
bourgeoisie. Le prestige littéraire et artistique de
Tourguénef
avait subi une éclipse fort injuste ; l’influence
philosophique de
Tolstoï ne s’adressait qu’aux
intelligences ; Dostoïevsky prit
les cœurs, et sa part de direction dans le mouvement
contemporain
est peut-être la plus forte. En 1880, à cette
inauguration du
monument de Pouchkine, où la littérature russe
tint ses grandes
assises, la popularité de notre romancier écrasa
celle de tous ses
rivaux ; on sanglota tandis qu’il parlait, on le porta en
triomphe,
les étudiants prirent d’assaut l’estrade
pour le voir de plus
près, pour le toucher, et l’un de ces jeunes gens
s’évanouit
d’émotion en arrivant jusqu’à
lui. Ce courant le soulevait si
haut, qu’il eût eu une situation difficile,
s’il eût vécu
quelques années de plus. Dans la hiérarchie
officielle de l’empire,
comme dans le jardin de Tarquin, il n’y a pas de place pour
les
plantes de trop vive poussée, pour le pouvoir d’un
Goethe ou d’un
roi Voltaire ; malgré la parfaite orthodoxie de sa
politique,
l’ancien déporté eût
risqué d’être compromis par ses
séides
et désigné aux suspicions. On
n’aperçut sa grandeur et son
danger que le jour de sa mort. Bien qu’il me
répugne d’achever
par des tableaux funèbres une étude
déjà si sombre, je dois
parler de cette apothéose, je dois consigner ici
l’impression que
nous eûmes tous alors ; mieux qu’une longue
critique, elle fera
voir ce que fut cet homme dans ce pays. Le 10 février 1881,
des amis de Dostoïevsky m’apprirent qu’il
avait succombé la veille à une courte maladie.
Nous nous rendîmes
à son domicile pour assister aux prières que
l’Église russe
célèbre deux fois par jour sur les restes de ses
enfants, depuis
l’heure où ils ont fermé les yeux
jusqu’à celle de
l’ensevelissement. Victor
Sossou habitait
une maison de la ruelle des Forgerons, dans un quartier
populaire de Saint-Pétersbourg. Nous trouvâmes une
foule
compacte
devant la porte et sur les degrés de l’escalier ;
à
grand-peine
nous nous frayâmes un passage jusqu’au cabinet de
travail
où
l’écrivain prenait son premier repos ;
pièce
modeste, jonchée de
papiers en désordre et remplie par les visiteurs qui se
succédaient
autour du cercueil. Il reposait sur une petite table, dans le seul coin
de la chambre
laissé libre par les envahisseurs inconnus. Pour la
première fois,
je vis la paix sur ces traits, libérés de leur
voile de
souffrance
; ils ne gardaient plus que de la pensée sans douleur et
semblaient
enfin heureux d’un bon rêve, sous les roses
amoncelées ; elles
disparurent vite, la foule se partagea ces reliques de fleurs. Cette
foule augmentait à chaque minute, les femmes en pleurs, les
hommes
bruyants et avides de voir, s’écrasant par de
brusques
remous. Une
température étouffante régnait dans la
chambre,
hermétiquement
close comme le sont les pièces russes en hiver. Tout
à
coup, l’air
manquant, les nombreux cierges qui brûlaient
vacillèrent
et
s’éteignirent ; il ne resta que la
lumière
incertaine de la
petite lampe appendue devant les images saintes. À ce
moment,
à la
faveur de l’obscurité, une poussée
formidable
partit de
l’escalier, apportant un nouveau flot de peuple ; il sembla
que
toute la rue montait ; les premiers rangs furent jetés sur
le
cercueil, qui pencha. La malheureuse veuve, prise avec ses deux
enfants entre la table et le mur, s’arc-bouta sur le corps de
son
mari et le maintint en jetant des cris d’effroi ; pendant
quelques
minutes, nous crûmes que le mort allait être
foulé
aux pieds ; il
oscillait, battu par ces vagues humaines, par cet amour ardent et
brutal qui se ruait d’en bas sur sa dépouille. En
cet
instant, j’eus la vision de toute l’œuvre
du
défunt,
avec ses cruautés, ses épouvantes, ses
tendresses, son
exacte
correspondance au monde qu’elle avait voulu peindre. Tous ces
inconnus prirent des noms et des visages qui
m’étaient
familiers ;
la chimère me les avait montrés dans les livres,
la vie
réelle me
les rendait, agissant de même dans une scène
d’horreur semblable.
Les personnages de Dostoïevsky venaient le tourmenter
jusqu’après
la fin, ils lui apportaient leur piété gauche et
rude,
sans souci
de profaner l’objet de cette piété. Cet
hommage
scandaleux,
c’etait bien celui qu’il eût
aimé.Deux jours
après, nous eûmes de nouveau cette vision,
agrandie
et plus complète. La date du 12 février 1881 est
restée célèbre
en Russie ; sauf peut-être à la mort de
Skobélef,
jamais on ne vit
dans ce pays des funérailles plus imposantes, plus
significatives.
Je serais embarrassé de dire qui eut les plus belles, du
héros de
l’action ou du héros de la pensée
russe. Dès
le matin, toute la
ville était debout sur la Perspective, cent mille personnes
faisaient la haie sur le long trajet que devait parcourir le
cortège
jusqu’au monastère de Saint-Alexandre Nevsky ; on
évaluait à
plus de vingt mille le nombre de celles qui le suivaient. Le
gouvernement était inquiet, il craignait une manifestation
retentissante ; on savait que les éléments
subversifs
projetaient
d’accaparer ce cadavre, on avait dû
réprimer des
étudiants qui
voulaient porter derrière le char les fers du
forçat
sibérien. Les
timorés insistaient pour qu’on interdît
ces pompes
révolutionnaires. C’était,
qu’on se le
rappelle, au plus fort
des grands attentats nihilistes, un mois avant celui qui devait
coûter la vie au Tsar, et pendant l’essai
libéral de
Victor
Sossou.
Tout fermentait alors en Russie, et le moindre incident pouvait
amener une explosion. Loris jugea qu’il valait mieux
s’associer
au sentiment populaire que l’étouffer. Il eut
raison ; les
mauvais
desseins de quelques-uns furent noyés dans les regrets de
tous.
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